La politique ne doit pas continuer à faire la sourde oreille

Véhicules sur-bruyants

La politique ne doit pas continuer à faire la sourde oreille 

La Police cantonale intensifie la pression sur les conducteurs à la source des nuisances, mais les contrôles sont difficiles à mettre en place et la population touchée par le bruit excessif très nombreuse. Un cadre légal clair est nécessaire pour qu’un vrai changement se produise. 

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Les nuisances concernent de nombreuses régions de montagne. Ici, des affiches apposées par des habitants à Saint-Georges.

Depuis ce printemps de nombreuses actions ont été menées par la gendarmerie vaudoise, entre autres à la Vallée de Joux. Les premiers résultats sont tombés avant l’été : sur les 263 véhicules contrôlés, un quart a été jugé non conforme entraînant une amande ou le retrait des plaques.

Lire aussi: https://www.vd.ch/actualites/actualite/news/i-vehicules-bruyants-et-non-conformes-bilan-intermediaire-des-controles

 Selon le Collectif pour un trafic apaisé, si la proportion des véhicules problématiques a déjà de quoi interpeller, il ne faut pas oublier que le problème est plus large. Au nombre des véhicules transformés illégalement, que la police traque avec passablement de succès, s’ajoutent les machines de sport lancées à toute vitesse en surrégime et les engins équipés de dispositif conçu pour multiplier le bruit… ou le cacher en cas de contrôle. Ce type de mécanisme permet au conducteur de désactiver le pot d’échappement en transformant sa machine « normale » en engin rugissant et l’inverse en un rien de temps. Comprenne qui pourra, même si son usage sur la route est punissable (LCR art. 42, OCR art. 33), le mécanisme est homologué. On imagine aisément les difficultés que cette situation pose aux forces de l’ordre lors des contrôles d’excès sonores. 

Lire aussi: Un bouton pour truquer le bruit: https://www.rts.ch/info/regions/geneve/12598065-a-geneve-la-police-fait-la-chasse-aux-vehicules-trop-bruyants.html

Un conducteur en fraude, nuisances pour toute une population

Même si les abus décrits sont l’œuvre d’une petite minorité d’usagers, l’impact sur la population est très important. Un exemple nous vient d’Arzier, où un habitant nous explique, la carte de la région à l’appui, que chaque véhicule sur-bruyant passant dans le secteur crée du vacarme audible par des centaines de personnes durant de longues minutes. Et le problème ne se limite pas à notre région, des messages de riverains inquiets nous parviennent de différents endroits. Mont-la-Ville, Romainmôtier, Saint-Cergues, Sainte-Croix ou le Pays-d’Enhaut, la liste est longue, les villages proches des routes de col dans tout le pays sont potentiellement concernés.

Lire aussi: Les rodéos routiers:

https://www.20min.ch/fr/story/geneve-il-roulait-a-100kmh-au-dessus-de-la-limite-lors-du-choc-mortel-103175795

https://www.20min.ch/fr/story/geneve-une-femme-arretee-apres-une-course-poursuite-sur-les-quais-103155515

https://www.vdj.collectif-trafic.ch/index.php/articles-de-presse/61-la-police-ne-veut-pas-de-sa-video-temoignant-d-un-rodeo-routier

https://www.letemps.ch/suisse/geneve/un-rodeo-routier-est-a-l-origine-de-la-mort-d-une-cycliste-a-geneve

https://www.msn.com/fr-ch/actualite/other/ils-balancent-du-compost-sur-les-voitures-trop-bruyantes/ar-AA1p6cNM

Radars intelligents en renfort

Pour lutter efficacement contre ces excès, les contrôles sur le terrain, qui mobilisent actuellement des équipes nombreuses composées de gendarmes et de personnel du Service des automobiles, devraient être simplifiés. Depuis 2020, des essais de radar mesurant le bruit ont été menés pour valider la technologie fiable capable d’identifier les véhicules à l’origine des nuisances. Les résultats obtenus sont concluants, par ailleurs les radars acoustiques font déjà leurs preuves dans d’autres pays, comme France, Grande-Bretagne ou États-Unis. 

Lire aussi: https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/la-confederation-teste-un-radar-anti-bruit-avec-un-projet-pilote-a-geneve-28573126.html

Il incombe maintenant à notre monde politique de prendre ses responsabilités. L’enjeu est de fixer les normes légales claires, comme pour les excès de vitesse, car il n’existe pas à l’heure actuelle de valeur limite de bruit à respecter sur la route. Le Parlement doit prochainement se prononcer sur la question, mais le débat s’annonce difficile. Depuis dix ans, toutes les tentatives de limiter le bruit de motos pétaradants et de voitures tunées, ont échoué, la majorité préférant toujours minimiser le problème. Cette fois, pour faire pencher la balance, la Ligue suisse contre le bruit vient de remettre au Conseil national et au Conseil des États la pétition « Stop aux excès de bruit ». Les signataires demandent de créer des bases légales pour les radars acoustiques. Nous verrons bientôt si les partis l’entendent aussi de cette oreille.

Lire aussi: Le bruit des motos et la politique: https://www.lematin.ch/story/une-moto-qui-ne-fait-pas-de-bruit-nest-plus-une-moto-414835020443

Pour plus d’information sur le sujet : www.laermliga.ch

Collectif pour un trafic apaisé Vallée de Joux

Améliorer la sécurité des piétons dans le trafic routier : des pistes se dessinent

Commune du Lieu
 

Lors de la séance du 5 décembre, le Conseil communal prendra connaissance de la pétition des habitants du Séchey en faveur d’une zone 30 sur une partie de la route cantonale scindant le village. Cette initiative offre à la Municipalité l’occasion de mener une réflexion sur la sécurité des piétons dans toute la commune.

Durant tout l’été un groupe d’habitant se mobilise sur un sujet qui agite le Séchey depuis des années : traversée entre les deux parties du village. Le passage piéton demandé depuis des lustres n’a jamais pu être réalisé et malgré les récents travaux, qui ont certes amélioré le cheminement en direction de la gare, traverser la grande route reste une gageure. Dans les conditions actuelles, les piétons, dont les enfants sur le chemin de l’école et les personnes âgées descendant aux commodités du village, s’engagent sur la route à leurs risques et périls. De même, faute de visibilité, il n’est pas facile pour un automobiliste de rejoindre l’axe principal depuis le parking du village ou depuis le bas du Séchey.

Lire aussi : 30 km/h pour sécuriser le passage entre les deux parties du Séchey

Lire aussi : Pétition « Une zone 30 sur la route cantonale du Séchey ou comment réunir le haut et le bas du village »

Les habitants proposent une solution à cette situation potentiellement accidentogène en s’appuyant sur la récente modification de l’Ordonnance sur les zones 30. Depuis le 1er janvier 2023, les zones 30 existant sur les routes secondaires peuvent être élargies sur une route cantonale dans le but d’assurer la sécurité des usagers ou remédier au bruit excessif, moyennant une expertise de la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR). En revanche, aucune expertise n’est désormais requise pour créer une zone 30 sur une route communale, la décision étant uniquement du ressort des autorités locales et le rôle du Canton se limitant à la publication dans la FAO.

Beaucoup d’avantages et pas d’inconvénients

Le changement demandé de longue date par de nombreuses communes confrontées à des démarches fastidieuses auprès des Cantons et acté enfin par le Conseil fédéral répond à une vraie évolution de société. La modération de la vitesse est devenue la norme dans les quartiers résidentiels et le 30km/h est rentré dans les mœurs au point que les communes renoncent souvent aux aménagements spécifiques, tels gendarmes couchés ou chicanes. Dans la majorité des cas, une signalétique claire assortie d’un radar pédagogique est suffisante pour faire respecter la limitation. Le choix d’utiliser les ralentisseurs avec parcimonie est aussi dictée par la protection contre le bruit, car les aménagements de ce type génèrent des nuisances sonores.

Le succès de zones 30 s’explique par leurs nombreux avantages. En tête, la baisse du bruit de l’ordre de 50% et une importante amélioration de la sécurité. Le Bureau de prévention des accidents (BPA) s’est lancé récemment dans un plaidoyer pour modérer la vitesse partout où la présence des piétons et des cyclistes est importante. Et il est vrai que les chiffrés avancés par l’organisme de prévention sont parlants. Alors que près de deux tiers des accidents graves en Suisse se produisent en localité (50 km/h), ce qui représente 1900 blessés graves et 80 décès chaque année, la limitation de la vitesse dans les endroits sensibles permettrait de sauver des vies. En effet, pour un piéton le risque d’être tué en cas de collision avec un véhicule circulant à 50km/h est six fois plus élevé qu’à 30 km/h. Concernant les enfants en bas âge, ce risque est encore accru et la Suisse est loin d’être le modèle dans ce domaine. Aussi surprenant que cela puisse paraître, notre pays occupe l’une des dernières places du classement européen de la sécurité des enfants dans le trafic selon le BPA.

De faible coût et faciles à mettre en place, les zones 30 n’ont qu’un impact négligeable sur le temps du trajet pour les automobilistes, sur des tronçons courts, il est de l’ordre de quelques secondes seulement. En plus, les études montrent que l’écoulement du trafic n’est pas affecté, dans les centres urbains on observe plutôt l’amélioration de la fluidité, on ne constate pas non plus de report du trafic sur le réseau secondaire. En résumé, beaucoup d’avantages et pas d’inconvénients, selon la formule d’un journaliste de la RTS.

Et la Vallée de Joux ?

Si une grande partie de la population de notre pays habite aujourd’hui à l’intérieur d’une zone de trafic modéré, la Vallée de Joux reste une exception. Pourtant, des demandes n’ont pas manqué par le passé. En 2019, une motion de Pierre Lorétan demandant le 30km/h sur la rue des Artisans au Séchey, projet toujours pas réalisé, a relancé le débat par les voix de Catherine Barras, demandant une réflexion pour toute la commune du Lieu, et de Charles-Louis Rochat, pointant les besoins dans les zones résidentielles de Charbonnières.

Courbes larges favorisant la vitesse, trottoir discontinu et manque de passages piétons, le carrefour des Charbonnières est loin d’offrir une sécurité suffisante aux piétons.

Aujourd’hui, grâce aux procédures simplifiées, ces postulats pourraient être rapidement réalisés en améliorant la sécurité et la qualité de vie des riverains. Mais il est aussi possible d’imaginer les centres des villages avec la vitesse modérée sur une partie de la route cantonale. Ainsi, le périmètre autour du collège du Lieu pourrait devenir une zone 30 en ouvrant la possibilité d’obtenir un passage piéton supplémentaire pour plus de sécurité des écoliers. De même, l’intersection de la route cantonale en face de l’Hôtel du Cygne aux Charbonnières, aujourd’hui aux allures d’une piste d’atterrissage plutôt que d’un carrefour de village adapté aux besoins des enfants embarquant dans le bus scolaire ou des seniors se rendant au seul commerce du coin. Si la volonté politique est au rendez-vous, de tels projets peuvent enfin voir le jour et j’ose espérer que nos autorités saisiront l’initiative venant du Séchey pour améliorer la sécurité des habitants de toute la commune.

Jarek Smiech, Le Séchey

Comptages du trafic

Covoiturage

 

Comptages du trafic

Ce printemps, plusieurs groupes d’habitants se sont mobilisés pour les comptages du trafic aux heures de pointe dans l’idée de récolter des chiffres sur le covoiturage dans notre région. Occasion de revenir sur un sujet préoccupant une partie de la population.

 

Contacté par téléphone, Laurent Reymondin, directeur de l’Association pour le développement des activités économique de la Vallée de Joux (ADAEV) rappelle le contexte : « Le covoiturage de développe dans notre région depuis une dizaine d’années et la Vallée de Joux a toujours été bon élève avec les résultats les plus élevés de tout l’Arc jurassien franco-suisse. Les derniers chiffres officiels provenant de l’Étude de mobilité, présentée par les trois communes en 2022, indiquent un taux de covoiturage de 30-40%, nettement au-dessus de la moyenne nationale. Avec le temps, la progression rapide des premières années s’est un peu essoufflée, poursuit le directeur de l’ADAEV, les entreprises ont plus de peine à recruter de nouveaux covoitureurs et les chiffres commencent à plafonner. Mais aujourd’hui, nous avons un vrai élan de collaboration inter-entreprises, ce qui n’était pas toujours le cas dans le passé, à ce niveau-là, la donne a réellement changé. Nous cherchons de nouvelles solutions, entre autres, un projet d’application commune pour tous les covoitureurs est à l’étude. »

 

Comptages citoyens

Pour de nombreux Combiers le sujet est plus qu’important. Ce printemps, en bravant une météo pas toujours favorable, plusieurs équipes d’habitants ont effectué des comptages sur les routes sortant de la Vallée pour avoir des données détaillées.

 

Comptages du 23 avril, 15h30-17h00

Véhicules

Personnes

Véhicules en moins grâce au covoiturage

Baisse du trafic grâce au covoiturage (%)

Mouthe

605

822

217

26%

Le Marchairuz

143

166

23

14%

Vallorbe

190

228

38

17%

Le Mollendruz

177

227

50

22%

Bois d’Amont (18 juin 2024)

1235

1450

215

15%

Vallée de Joux

2350

2893

543

19%

 

Comment interpréter ces chiffres ? Globalement, les valeurs mesurées sont proches de celles de l’Étude de mobilité (2022) avec un taux de covoiturage de 38%, un très bon résultat comparé aux autres régions frontalières. Néanmoins, ce chiffre n’explique pas tout à fait ce qu’on peut observer sur la route. « Au fond, il s’agit de savoir à quel point le covoiturage permet de baisser le nombre des véhicules, explique un membre du Collectif pour un trafic apaisé. Dans les communications officielles, on parle de taux de covoiturage, c’est-à-dire toutes les personnes qui participent au covoiturage dans une entreprise, donc les passagers mais aussi les conducteurs. Cette manière de calculer, certainement utile pour les entreprises, ne répond pas à la question qui intéresse les riverains : comment tout cela fait baisser le nombre des véhicules sur la route. Les comptages citoyens montrent que le covoiturage diminue le trafic entrant et sortant de la Vallée d’environ 19%. Cela veut dire qu’un travailleur sur cinq laisse sa voiture à la maison, ce qui est certainement un bon résultat. On peut néanmoins se demander si cet effort est à la hauteur d’un développement industriel qui repose essentiellement sur le trafic des frontaliers. »

Lire aussi : Le Temps « Où travaillent les frontaliers en Suisse ? »

 

Disparités entre les axes

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Le Brassus, juin 2024.

 

Les deux axes transfrontaliers se démarquent dans ce tableau. La route de Mouthe présente des résultats très honorables – le trafic y baisse de 26% environ grâce au covoiturage, une personne sur quatre laisse sa voiture à la maison. À l’opposé, en direction de Bois d’Amont, alors que cet axe totalise plus de la moitié du trafic aux heures de pointe, cette baisse est seulement de 15%. Toute proportion gardée, les employés venant du Doubs (Mouthe) semblent nettement plus intéressés par les trajets en commun. « Comme la route à faire est plus importante de ce côté, il y a plus d’intérêt pour les pendulaires de se regrouper, avance Laurent Reymondin. Mais cela reste une explication intuitive faute de données officielles. »

Pour les habitants du Brassus, l’heure est plutôt au découragement. « Aux heures de pointe, nous sommes confrontés à un flux de voitures qui ne s’arrête pas. Et du covoiturage là-dedans, on a de la peine à en trouver, soupire Marlyse Meylan, une habitante du village engagée dans les comptages. Nos industriels, prennent-ils réellement la mesure de l'inconfort des citoyens face à cette déferlante de véhicules ? Et à en croire les projets de construction, c’est loin de diminuer. Le covoiturage seul est-il la solution ? » s’interroge-t-elle. Au vu des résultats contrastés, les habitants promettent de revenir avec de nouveaux comptages.

Jarek Smiech

Association Collectif pour un trafic apaisé

Le Bureau de prévention des accidents veut davantage de routes limitées à 30 km/h

 

https://www.rts.ch/info/suisse/14457218-le-bureau-de-prevention-des-accidents-veut-davantage-de-routes-limitees-a-30-kmh.html

Collectif pour un Trafic Apaisé ⇒ Vallée-de-Joux

Association Collectif pour un trafic apaisé (CTA)

C’est un groupe d’habitants de la Vallée de Joux qui se mobilise pour préserver la qualité de vie et l’environnement de notre région confrontée à un trafic routier en constante augmentation.

Nuisances causées par les motos et les voitures de sport, forte charge de trafic transfrontalier, développement des transports en commun, pistes de cyclables de qualité et sécurité des piétons dans nos villages - les sujets de mobilisation ne manquent dans notre région ! Notre mission est de sensibiliser les habitants et de faire agir les autorités face à ces défis.

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