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En mai 2020, à l’issu du confinement strict, la Vallée de Joux se trouve exposée au bruit de la circulation atteignant les niveaux jamais notés auparavant. De nombreux riverains partagent le même constat : une partie des usagers de la route, au volant des voitures de sport ou sur des motos puissantes souvent dépourvues de pot d’échappement, fait littéralement exploser le niveau sonore. Un collectif se forme pour demander aux autorités d’agir. Nous décidons d’interpeller la cheffe du Département de l’environnement et de la sécurité Béatrice Métraux par les biais d’une lettre.
Dans sa réponse, la cheffe du DES se montre rassurante « la Gendarmerie […] effectue régulièrement des contrôles ciblés de motocycles et de voiture en région de montagne ». Mais la suite de son message est surprenante. Selon la cheffe du DES, la loi ne permettrait pas de sanctionner les conducteurs qui font des excès de bruit manifestes (accélérations intempestives, courses de motos etc.) pour autant que leur matériel, par exemple le dispositif d’échappement, ne soit pas transformé illégalement.
Nous décidons de poursuivre l’échange en évoquant les conséquences désastreuses du bruit pour la santé- aujourd’hui, on attribue 450 décès par an aux nuisances sonores de la circulation routière- et la nécessité de contrôler les émissions sonores sur le terrain. Une proposition de modération de trafic en fin de semaine, la principale source des nuisances à la Vallée de Joux, est aussi soumise aux autorités.
La réponse apporte quelques éléments encourageants (initiatives parlementaires au niveau fédéral et cantonal), mais dans l’essentiel, les autorités cantonales se montrent satisfaites et n’ont rien à se reprocher en ne voyant des possibilités d’amélioration qu’au niveau fédéral :
Cette réponse a de quoi consterner. Est-il donc permis de rouler sur un engin qui émet inutilement un niveau sonore proche de celui d’un avion au décollage, de faire vrombir un véhicule au milieu d’un village pour le simple plaisir de faire du bruit ? L’ordonnance sur les règles de la circulation routière est pourtant claire (OCR, art 33), tout bruit qui peut être évité doit l’être… Comment comprendre l’inaction des autorités ?
Nombreuses questions restent sans réponse…
La cheffe du DES évite soigneusement de donner des informations chiffrées relatives au dispositif de contrôle. Et contrairement aux contrôles de vitesse, les statistiques relatives aux excès de bruit ne sont pas publiées par la Police cantonale. On ne sait pas combien de contrôles sont effectués, combien d’infractions constatées, combien de conducteurs sanctionnés etc. On ne peut donc pas savoir quels moyens sont réellement engagés dans la lutte contre les nuisances sonores.
De même, aucune information officielle sur la procédure. Or, selon plusieurs témoignages, dans les cas suspects, la Gendarmerie se limite à établir une convocation au Service des automobiles dans des délais confortables laissant aux fraudeurs le temps de remettre leur engin en conformité. Pourquoi une telle lenteur ? Il est évidant que l’effet dissuasif de ces contrôles ne peut être que très, très limité. Pourtant, les moyens techniques existent comme l’a déjà démontré la police lausannoise en menant des actions directes en collaboration avec le Service des automobiles.
https://www.lacote.ch/articles/regions/vaud/lausanne-des-dizaines-d-automobilistes-denonces-pour-bruit-excessif-988179
Obtenir des réponses claires sur l’engagement réel des autorités dans la lutte contre le bruit sera notre priorité dans les échanges à venir.